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La nuit j’écrirai des soleils de Boris Cyrulnik

  • il y a 4 jours
  • 2 min de lecture

Conseil lecture


Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous aviez tant envie d’écrire ? A quoi correspond, d’après vous, ce besoin irrépressible de dire, d’écrire, de créer avec des mots, d’inventer des histoires, de composer des poèmes ?…

Le psychiatre de la résilience Boris Cyrulnik s’est posé la question : pourquoi les écrivains écrivent ? Et sa réponse est bien plus riche que celle des auteurs eux-mêmes, qui ont souvent du mal à identifier l’origine de ce besoin. On peut la résumer de façon simple et tragique : beaucoup d’écrivains écrivent parce qu’ils ont une blessure d’enfance profonde à guérir.


Oui, chers amis du Pont, nous voici démasqués, avec nos cicatrices mal recousues, nos traumatismes encombrants et nos bosses saillantes… Mais démasqués par un psychiatre bienveillant, qui en connaît un rayon sur la reconstruction d’anciens enfants meurtris*.


Je ne suis habituellement pas très attirée par les essais, mais j’avoue que cet ouvrage de Boris Cyrulnik m’a fascinée. Les enfances de Jean Genet, de Romain Gary, de Georges Perec et d’autres encore sont décryptées et mises en rapport avec la force créative de ces auteurs. Certains passages sont érudits, mais cela reste toujours compréhensible pour un.e lecteurice non-initié.e à la psychiatrie et au traitement des traumas.


Et même si mon parcours (et mon œuvre !) n’ont rien à voir avec ceux des auteurs cités, ce livre m’a aidée à mieux me connaître et me comprendre. Et qui sait, un jour, à encore mieux soigner mes blessures intimes...



*Lire, notamment, du même auteur : Sauve-toi la vie t’appelle, Un merveilleux malheur et bien d’autres.



4e de couverture

« Je sais maintenant, grâce aux récits intimes de mon for intérieur, et aux histoires des enfances fracassées, qu’il est toujours possible d’écrire des soleils.


Combien, parmi les écrivains, d’enfants orphelins, d’enfants négligés, rejetés, qui, tous, ont combattu la perte avec des mots écrits ?


Pour eux, le simple fait d’écrire changea le goût du monde.


Le manque invite à la créativité. La perte invite à l’art, l’orphelinage invite au roman. Une vie sans actions, sans rencontres et sans chagrins ne serait qu’une existence sans plaisirs et sans rêves, un gouffre de glace.


Crier son désespoir n’est pas une écriture, il faut chercher les mots qui donnent forme à la détresse pour mieux la voir, hors de soi. Il faut mettre en scène l’expression de son malheur.


L’écriture comble le gouffre de la perte, mais il ne suffit pas d’écrire pour retrouver le bonheur.


En écrivant, en raturant, en gribouillant des flèches dans tous les sens, l’écrivain raccommode son moi déchiré. Les mots écrits métamorphosent la souffrance. »B. C.


Un livre bouleversant, de témoignage et d’émotion, où Boris Cyrulnik convoque les déchirures d’écrivains célèbres, les conjugue à l’aune de ses propres souffrances pour mieux convaincre chacun de nous des bienfaits de l’imaginaire, de la puissance du rêve, des pouvoirs de guérison que recèle l’écriture.


La nuit j’écrirai des soleils de Boris Cyrulnik, éditions Odile Jacob

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